Lou Koster, 1889-1973

C’est son grand-père, Franz Ferdinand Bernhard Hoebich, né en Silésie et maître de chapelle de la cour grand-ducale luxembourgeoise et chef de la musique militaire du pays, qui lui enseigne la musique. A l’âge de 17 ans, elle s’inscrit au Conservatoire de Musique nouvellement créé et s’y perfectionne en violon, piano, solfège et en harmonie.

Dans la famille Koster, l'éducation musicale des filles n'a pas pour but le seul divertissement. Les trois jeunes sœurs, Lou, Lina et Laure, apprennent tôt à gagner leur vie grâce à la musique. Ainsi, elles jouent la musique d'accompagnement des films muets au cinéma et se produisent dans des cafés-concert de la capitale. Très jeune, Lou Koster devient 'élève-monitrice' en piano et en violon au Conservatoire et puis professeure. Elle y enseigne jusqu'en 1954.

Concernant la composition et l’orchestration, elle doit se former elle-même, en autodidacte. Suivant une tradition familiale, la jeune femme compose aussi bien dans les domaines de la « musique sérieuse » et de la « musique légère ». A la composition de ses quelque 170 mélodies en langue française, allemande et luxembourgeoise et de sa musique chorale s’ajoute donc toute une série de pièces légères pour piano. En 1922 a lieu avec grand succès la création de son opérette en un acte An der Schwemm (Dans la piscine). Dans les années 1920, Lou Koster commence aussi à composer une vingtaine de pièces légères pour orchestre (des valses, marches, fantaisies, ouvertures, suites etc.) qu’elle crée d’abord avec son propre ensemble. Dès 1933, l’orchestre de la grande station européenne Radio-Luxembourg commence à s’intéresser à la compositrice et joue à maintes reprises ses œuvres à la radio.

Les années de guerre sous l’occupation allemande sont difficiles pour nombre de compositeurs luxembourgeois. Comme témoignent des documents d’époque, les occupants reprochent à Koster une soi-disante « francophilie ». Il n’est donc pas surprenant que, durant les années de guerre, ces œuvres ne figurent plus sur aucun des programmes de concerts d’une vie musicale gérée par les nazis. Après la guerre, comme beaucoup d’autres compositeurs, elle doit donc reconstruire sa renommée.

Durant les trois dernières décennies de sa vie, elle se détourne définitivement de la musique légère et se concentre sur sa musique vocale. Elle fonde l'ensemble de chant Onst Lidd (Notre Chanson), qu’elle accompagne au début elle-même au piano. En feuilletant les nombreux programmes et critiques de concert de cet ensemble très actif, on peut constater que la plupart des compositions interprétées sont de la plume de Lou Koster.

C'est à quatre-vingt-trois ans qu’elle connaît son plus grand succès public. Le 9 juillet 1972, son œuvre la plus longue, la ballade 'Le violoneux d'Echternach' - d'après un texte de Nikolaus Welter – pour solistes, chœur et orchestre est jouée par l'orchestre de RTL sous la direction de Pierre Cao dans la basilique d'Echternach. Lou Koster décède le 17 novembre 1973 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, à Luxembourg-Ville.

Lou Koster