Cécile Chaminade

Issue d'une longue lignée de marins et d'officiers, Cécile Chaminade est née à Paris le 8 août 1857 au pied de la colline de Montmartre.

Sa mère, excellente pianiste et douée d'une jolie voix, remarquera très tôt que Cécile possède une oreille étonnante ainsi qu'une vive sensibilité musicale. En 1863, elle fait la connaissance de Bizet dont la mère s'est liée d'amitié avec Madame Chaminade. Bizet, étonné par les dispositions précoces de celle qu'il appelle « mon petit Mozart », conseille de la faire entendre par Le Couppey, professeur de piano au Conservatoire. Stupéfait par ses dons, celui-ci propose de l'inscrire dans sa classe mais se heurte au refus très net du père : « Dans la bourgeoisie, dira-t-il, les filles sont destinées à être épouses et mères. »

Grâce à l’intervention de Bizet, elle réussit à travailler avec Le Couppey mais en privé ainsi qu’avec Augustin Savard, et Martin-Pierre Marsick. Elle étudie avec Benjamin Godard la composition. Elle a les encouragements de Camille Saint-Saëns, Emmanuel Chabrier et Georges Bizet pour poursuivre sa carrière.

Après un timide début avec la présentation de son Trio n°1 pour violon, violoncelle et piano, opus 11 (1880), elle présente, en 1888, trois partitions symphoniques : le ballet Callirhoë, opus 37 à Marseille, un Concerstück pour piano et orchestre, opus 40 (actuellement en CD VoxBox CDX 5110, French Piano Concertos, 1980) et une symphonie dramatique avec chœurs intitulée Les Amazones, opus 26 à Anvers.

Sa production est importante et on peut citer les ouvrages suivants : une Suite d'orchestre (1881), un opéra-comique La Sévillane opus 10 (1882), un Trio n°2 pour violon, violoncelle et piano, opus 34 (1887) et sur commande du conservatoire un Concertino pour flûte et orchestre, opus 107 sa dernière œuvre symphonique.

Son œuvre comporte également 200 pièces pour piano de style romantique avec, notamment, une Sonate en Ut mineur pour piano, opus 21, Etude symphonique, opus 28; Six Etudes de concert, opus 35 (Scherzo, Automne, Impromptu...); Les Sylvains, opus 60; Arabesque, opus 61; Six Romances sans paroles, opus 76 (Méditation, Idylle...); Etude mélodique, opus 118; Pêcheurs de nuit, opus 127 (n°4 des Poèmes provençaux); Romance, opus 137; Au pays dévasté, opus 155; Nocturne, opus 165, etc.

Elle compose aussi environ 150 mélodies dans le style de salon.

Le 7 novembre 1908, elle débute aux États-Unis en interprétant son magnifique Concerstück avec l'Orchestre de Philadelphie. Elle a été une concertiste appréciée, particulièrement en France et en Angleterre.

Elle meurt à Monte-Carlo le 13 avril 1944 et est enterrée au Cimetière de Passy.

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